Passons rapidement sur la
matinée de samedi. On se lève tôt et on se contente de glander
tranquillement. Dès le début d'après-midi, direction Mont-Tremblant, la ville la plus touristique du coin. Trente minutes de trajet plus
tard, nous arrivons au centre-ville, qui se distingue par une route
principale avec plusieurs commerces. On visite un petit
coin rappelant à Léopold le quartier de Main Street de Disneyland. On y
trouve des boutiques d'artisans, mais aussi une librairie
généraliste.
Dénommée Carpe Diem, elle
est composée d'une partie jeunesse et d'une autre généraliste. Un
étage est dédié aux jeux de société, tandis que le sous-sol est
réservé à la papeterie. Rapidement, je me dirige vers le rayon
jeunesse. Camille me fait remarquer que la plupart des éditeurs sont les mêmes
que ceux en France. Il s'agit simplement d'importation, ce qui explique des prix beaucoup plus élevés. De plus, pas de loi sur le
prix unique. Côté bande dessinée, je m'attendais à
trouver quelques comics, mais je tombe seulement sur des versions
françaises. À priori, il faudra attendre Montréal
pour dénicher des comic shops.
Léopold s'achète L'osti d'jeu, un jeu de cartes ayant pour but de compléter
des phrases à trous avec la réplique la plus drôle. Et pour en
ajouter une couche, c'est une version québécoise. Ça augure pas
mal de fous rires avec les expressions canadiennes.
Une fois sorti, on se rend
vite compte qu'on tourne en rond et on se dirige au village de Mont-Tremblant, qui est un peu plus sympathique à visiter. On décide
d'ailleurs de se promener près du lac Mercier. Plusieurs pontons
privés sont présents non loin des habitations, et je remarque un
ponton flottant. Avec les reflets du soleil, je crois voir une masse
étrange près de ce dernier, ce qui me rappelle Creepshow 2. Dans
l'une des histoires horrifiques de ce film, un groupe d'adolescents
se fait avaler à tour de rôle par une nappe gluante à la surface
d'un lac. C'est fou comme certains passages vous marquent
inconsciemment au point de pouvoir encore les décrire des années après les avoir vu.
De retour sur nos pas, nous
nous arrêtons pour boire un verre avant de retourner à la voiture.
Bon, jusque-là, Mont-Tremblant s'avère assez décevant, mais nous nous rendons malgré tout près de la montagne Tremblant.
Camille y a repéré un restaurant assez bien noté. (Oui, elle aime manger, et nous aussi.) Ce qui nous
attend, c'est une foule de voitures, qui m'empêche de me garer facilement. On finit par passer près du festival
international de blues de Tremblant dont Camille nous avait aussi
parlé. Stressé par le manque de place, je suis à deux doigts de
rebrousser chemin.
Finalement, je décide de faire un énième tour de piste, car je
sens que Camille aimerait faire un saut à cette représentation musicale, ce qui ne me
déplairait pas non plus. Finalement, pile en face du lieu, le parking a
encore quelques places à 15 dollars la journée.
Garé et moins stressé, on fait notre entrée au festival, qui se trouve au sein
d'un complexe hôtelier avec plusieurs commerces. Malgré la foule,
on circule à notre aise et on profite de la musique. Néanmoins,
on se dit que manger sur place sera difficile. La microbrasserie de
Camille, La Diable, paraît complète, et nous poursuivons notre chemin.
Notre errance finit par nous
amener à la Galerie Soutana, un magasin consacré aux cultures autochtones de l'Amérique du Nord et du Sud. Depuis le début du voyage, j'espère justement trouver ce genre d'endroit pour en apprendre davantage sur les
amérindiens. Le souci, c'est que j'ai peur de tomber sur une
boutique plus touristique qu'autre chose. Heureusement, cette crainte s'estompe quasiment aussitôt après avoir poussé la
porte. La propriétaire nous accueille avec un grand sourire, et nous
découvrons d'innombrables objets culturels.
Mon œil est rapidement
attiré par le fond du magasin où des capteurs de
rêves sont suspendus. J'en cherche un depuis longtemps, mais pas une vulgaire copie réalisée en Chine ou je ne sais où. En regardant plusieurs
étiquettes, je constate qu'ils sont tous fabriqués à la main au
Canada. Celui que je repère indique aussi le nom Koshuan, qui semble désigner un atelier amérindien. Bref, je
décide de le décrocher du plafond après avoir demandé la permission à la
vendeuse et je poursuis mon petit tour de ce lieu chargé d'histoires.
Camille repère un
sympathique sac en toile et du thé, tandis que Léopold décide de s’acheter un
couteau à double lame. Notre hôtesse l'avertit que celui qu'il
souhaite n'est pas fait par des tribus contrairement à ceux du bas
de la vitrine, dont le manche est réalisé avec des
mâchoires d'ours. Ces derniers sont surtout faits pour la collection,
et non réellement pour être utilisés. Sachant que Léopold compte
bien parcourir le monde, il reste sur son premier choix. Il ajoute un
chouette marque-page et un livre sur la culture amérindienne à ses
achats.
De mon côté, je prends un
autre livre du même auteur, Jean-Claude Dupont, intitulé Légendes
du cœur du Québec. Pile poil ce que je cherchais, car je souhaite
écrire un texte fictif basé sur ce folklore, et pourquoi pas sur les loups-garous.
À la caisse, Camille
m'interpelle en me montrant un présentoir de bracelets en cuir.
Décidément, ce magasin est la caverne d'Ali Baba. Pour tout dire, je souhaite ramener de mon périple au Canada et de mes futures escales divers bijoux, à savoir des bracelets et des bagues. En recherchant ma taille,
je flashe sur un bracelet marron avec une bonne dizaine de symboles.
Moi qui cherche ce type de bijoux avec un sens, je suis servi. La vendeuse me décrit chaque symbole et leur
signification. Je ne vais pas tous les énumérer ici, mais la dernière
phrase m'a convaincu que ce bracelet est fait pour moi. Selon les
dires de la commerçante, le symbole de la main et celui du rapace commençant et
terminant le bracelet signifient avoir sa vie en main sans pour autant
oublier de prendre du recul. Il n'y a plus à hésiter, il m'est définitivement destiné. Signification supplémentaire, qui a une importance personnelle,
Camille décide de me l'offrir. Désolé pour cet instant émotion et guimauve.
Suite à ce petit cours
passionnant, la proprio me demande si l'attrape-rêves sera pour de la décoration ou pour être utilisé. Je lui avoue que
j'en cherche un pour l'utiliser de la bonne façon. Ce n'est pas
que j'ai des soucis de sommeil, mais de mon point de vue, ce type d'objet n'a de
raison d'être que s'il est respecté, ce qui signifie de ne pas être
conditionné au rang de banale décoration. C'est alors que ma professeur d'un jour
m'apprend qu'il ne faut pas l'accrocher au mur. Si c'est le cas, il
s'agit d'une simple décoration. Un peu bêtement, je pensais que la
condition principale était de l'installer au mur au-dessus du lit.
Que nenni, il faut que l'objet a la place de bouger. L'idéal est donc de le fixer au plafond dans la chambre près de la fenêtre afin que
les rayons du soleil puissent détruire au lever du jour les mauvais rêves pris dans
la toile.
Les achats effectués, je sors les yeux remplis d'étoiles de cet interlude passionnant. Sans doute
l'une de mes rencontres les plus enrichissantes pour le moment.
Une femme aimable, cultivée et qui n'hésite pas à conseiller ses
clients sur les achats à faire ou non.
Les achats à la Galerie Soutana. Un vrai coup de cœur ! |
Nous finissons par retenter
La Diable, où nous attendons
moins de quinze minutes avant d'être installés à l'intérieur. Léopold
nous paye le repas à condition de prendre une entrée. (Oui, il veut
nous inviter si on dépense beaucoup.) Il est adorable ce beau-frère.
Après une poutine bien garnie (Enfin, un plat local !), je décide de goûter un burger au
bison. La viande est bonne, mais assez dure en bouche.
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