Pour notre premier jour
officiel à Montréal, Camille souhaite me faire découvrir le marché
Jean Talon. Comme vous avez pu le deviner depuis le début de ce
blog, elle est celle qui a organisé le plus ce voyage en amont.
Pour rappel, elle est déjà allée au Canada où elle y a séjourné
trois mois il y a six ans. Du coup, Montréal, c'est un peu comme
replonger dans son passé. Elle tient à me faire découvrir les
endroits qui l'ont marqué et à en découvrir d'autres. Je lui fais
une confiance totale, et je ne me doutais pas que j'aimerai autant ce
voyage en sa compagnie. Il faut dire que quand on est avec l'élue de son cœur, ça
apporte forcément un plus. (Vous aussi, vous sentez comme une odeur de guimauve dans l'air ?) Comment ?
Léopold ? Ah oui, c'est sympa aussi d'être en sa
compagnie même s'il refuse mes câlins virils. Tant pis pour lui.
Revenons à nos petits moutames (ça faisait longtemps). En ce lundi matin, direction donc ce
fameux marché Jean Talon. C'est un endroit réputé par la
qualité de ses produits, et il faut dire que je ne suis pas déçu.
Il y a vraiment de tout en fruits et légumes. Les fraises ont,
entre autres, l'air très appétissantes. Ce n'est pas plus mal d'avoir
envie de manger sain en voyant notre rythme alimentaire depuis le
début du voyage. Nul doute que la balance au retour risque de nous
demander de nous peser un par un quand nous serons dessus. On aura le
temps de s'en inquiéter plus tard.
Après ce premier tour
d'horizon, nous nous arrêtons à un snack du marché pour manger.
Pas très convaincu par l'hygiène de la cuisine, mais c'est succulent.
C'est le principal. Hum ?
Pour la digestion, nous allons à la Plaza Saint-Hubert. Cette
artère commerciale se caractérise par une multitude de magasins de robes
de bal très peu chers. Quelque chose s'est éteint en
moi au fur et à mesure que les vitrines, plus kitsches les unes
que les autres, défilent sous mes yeux.
Ça me rappelle l'une de mes
réunions de travail, où un groupement d'éditeurs invita des
libraires sur Paris. Pour me rendre au rendez-vous, j'étais
passé par un lieu quasiment identique. Je me suis toujours demandé comment
autant de boutiques pouvaient survivre en étant si
proches l'une de l'autre.
Notre salut vint avec
la découverte d'une première boutique de jeux de société, Expédition. Enfin, un
peu d'originalité ! Malheureusement, ce type de boutique est un
crève-cœur.
La quasi-totalité des boîtes est intransportable
par avion à moins de payer un supplément. Léopold est sans doute
le plus déçu alors que Camille caresse des
doigts un jeu de plateau tiré de la série télévisée Firefly. Quant à moi, un coin consacré aux Tortues Ninja me fait de l’œil. C'est insoutenable !
Sur la suite de notre route, nous tombons sur deux libraires. La première est la boutique
Raffin, qui propose de tout. Au coin bande dessinée, je
surprend un père parlant à sa fille de la bande dessinée Mauss.
Si
je devais faire un top de mes lectures les plus marquantes, cet album en ferait sans doute partie. Si une seule BD devait être au
programme d'histoire à l'école, ce serait Mauss sans hésitation. L'auteur Art Spiegelman y
dresse le portrait de son père, une victime des camps de
concentration. Les juifs sont représentés par des souris, et
les nazis sont des chats. Malgré le coté anthropomorphique de l’œuvre, certaines
scènes vous prennent aux tripes. C'est un témoignage poignant qu'il vous faut lire si ce n'est pas encore fait. Vous apprendrez sans doute beaucoup plus de choses sur la Seconde Guerre Mondiale que dans n'importe quel cours.
Sur l'autre côté de la
rue, nous entrons à Renaud-Bray, une enseigne similaire au Furet en beaucoup plus grande. Pour la première fois au Canada, je trouve des
comics anglais. Seulement des albums reliés, et non des revues mensuelles. L'un des ouvrages
attire mon attention en raison d'une actualité récente, à savoir
Creepshow.
Je n'ai jamais été un
adepte de l'horreur, et Creepshow fait partie des rares lectures que j'ai eu et apprécié sur le thème. Il s'agit de l'adaptation éponyme du film anthologique humoristique d'horreur. Composé de récits scénarisés par Stephen King, qui fait d'ailleurs une apparition, le long-métrage fut
réalisé par George Romero en 1982. Ce dernier s'est éteint le 16 juillet à 77 ans. Comme je l'ai dis, je suis néophyte dans tout ce qui concerne
l'horrifique. Néanmoins, je sais reconnaître et respecter le talent d'auteurs
incontournables. Romero en fait partie et a hissé le genre du zombie
au sommet avant qu'il ne soit aseptisé par le mastodonte
qu'est The Walking Dead.
Cette parenthèse
nécrologique fermée, je monte à l'étage où Léopold et Camille
s'intéressent aux rayons de la littérature anglaise. En me promenant
non loin d'eux, je découvre une sublime édition de
Dracula écrit par Bram
Stocker.
J'ai un coup de cœur pour cette édition de luxe produite exclusivement par Archambault, une autre chaîne de librairies. L'ouvrage fait partie d'une collection comprenant notamment une intégrale des quatre romans
Sherlock
Holmes de Conan Doyle. Les livres se caractérisent par une reliure rigide cartonnée. La couverture en cuir arbore des motifs embossés et des dorures. Dernier élément notable, le papier à un effet effiloché sur le bord. Cette mise en page
renforce l'impression d'avoir un authentique regroupement de lettres entre les
mains pour
Dracula. Si vous ne le savez pas, sachez que l'histoire se déroule en effet par l'intermédiaire de la correspondance des personnages. Je décide donc sans hésitation de me saisir de cette version sans oublier d'offrir un
ouvrage à Camille et Léopold. Les vacances, c'est craquer son
porte-monnaie pour soi, mais aussi pour les autres.
Le reste de la route nous
fait entrer à Planète Otaku, un magasin spécialisé dans la pop culture
japonaise. J'y suis moins adepte, mais j'aime toujours voir la richesse
des produits dérivés japonais. Le lieu possède plein de
catchapons au fond. Ce sont des capsules que l'on obtient aléatoirement dans des machines contre quelques sous. La plupart du temps, elles renferment des petites figurines de diverses
licences. L'avantage ici, c'est qu'on peut choisir son catchapon.
Pour terminer, nous nous
arrêtons à EB Games, une enseigne de jeux vidéo, qui regorgent
plusieurs goodies très sympas. Personnellement, je tombe sous le charme d'un ensemble de
chaussettes
Super Nanas. Hélas, la division des genres fait qu'elles sont
uniquement pour les femmes. Pas de souci, elles sont parfaites pour Camille, qui met un point d'honneur à ne jamais porter de
paires assorties.
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Un bon exemple de cadeau qu'on aimerait avoir pour soi :p |
Dans sa grande mansuétude,
Léopold m'offre une peluche Power Rangers. Pas n'importe laquelle,
c'est le vert. Le meilleur, un point, c'est tout. Si vous pensez
l'inverse, vous avez tord. Et puis, c'est tout.
Après avoir fait du magasinage au marché et à l'épicerie Metro, retour à la maison où on
dépose nos achats sans se douter que ce n'est que le
début de la ruine financière.