Le voyage d'aller se
passe sans accroc. Seule ombre au tableau, un enfant légèrement exécrable
que la mère grondait quelques secondes avant de retourner sur son
téléphone portable. Sans doute une façon pour elle d'échapper à
la réalité de ses responsabilités. Bref, sept heures de vol et
trois films plus tard, nous arrivons à l'aéroport de Montréal.
Les bagages récupérés, il ne reste plus qu'à prendre la voiture de location près de l'aéroport. Du moins, en théorie. Malgré l'adresse indiquée, le service de location auquel nous avions réservé n'est pas à l'aéroport. Heureusement, après un rapide coup de fil, une navette est envoyée, bien qu'on commence à se demander si elle allait vraiment venir une fois le point de rencontre atteint. Un chauffeur finit par arriver et nous escorte jusqu'au garage. Les minutes défilent, et je finis par me dire que le conducteur va nous emmener dans une ruelle sombre pour s'amuser avec nos cadavres fumants. Comme vous pouvez vous en douter, ce texte n'est pas rédigé à titre posthume. Notre escorte finit par s'arrêter au bout d'un bon quart d'heure de route dans le bon garage. Le temps de faire la paperasse, et me voici conducteur d'une belle voiture blanche en conduite automatique, une première pour moi qui suit habitué à la boîte manuelle. Une heure trente nous sépare de notre chalet pour me permettre de m'y faire.
Je découvre ainsi les
larges routes du Canada, et son système de signalisation un brin
surprenant. Les panneaux de vitesse sont assez discrets, mais la plus
grande surprise, ce sont les feux tricolores appelés des lumières.
Ces derniers se trouvent de l'autre côté du croisement. En somme,
il ne faut surtout pas s'arrêter juste devant le feu, car ça ferait mal. Autre étonnement, les panneaux d'arrêt à chaque coin de route. La priorité à droite n'est pas de rigueur, et la fluidité de la
circulation repose sur la civilité des conducteurs. Apparemment, le premier qui s'arrête est celui qui passe en premier. Assez perturbant
et stressant quand on est comme moi à se prendre la tête pour des broutilles.
Petit à petit, nous
quittons l'autoroute pour découvrir de plus en plus de paysages
sauvages et de belles forêts. Nous finissons par arriver à
destination sur une petite route caillouteuse où se trouve notre fameux chalet en hauteur. La Cachette Céleste #31 porte
définitivement bien son nom. Les bagages descendus de la voiture, nous sommes
devant la porte d'entrée avec la clé enfermée dans une boîte à
code. C'est là que commence notre Fort-Boyard improvisé. La clef
refuse de sortir malgré le code rentré. Elle finit par se libérer
après plusieurs tentatives, tout comme la porte d'entrée. Vingt bonnes minutes plus tard, le chalet finit par nous accepter, et nous
pouvons enfin nous poser un peu.
L'habitation plutôt
simple renferme tout le nécessaire pour passer un bon séjour.
Une chose est sûre, les insectes ont intérêt à être motivé pour
nous atteindre au vu du nombre de moustiquaires et d'autres
dispositifs installés par le propriétaire.
Un brin de toilette
fait, et nous retournons sur les routes pour Sainte-Agathe-des-Monts
pour y faire des courses. La ville est magnifique avec un immense lac
que nous contemplons quelques instants avant de chercher une
quelconque supérette.
Notre petite marche nous amène à un
restaurant repéré en amont par Camille. L'établissement a la particularité de
proposer des jeux de société. Alors qu'on pensait s'arrêter
uniquement pour prendre un verre, la sympathie du maître des lieux nous
convainc d'y rester pour manger et de reporter les courses à demain.
Et devinez ce que nous avons mangé ? Des moules frites !
Eh oui, une fois par semaine, le jeudi, le restaurant
propose ce plat de chez nous, les gens du Nord, et ce, à
volonté avec plusieurs saveurs. Le dépaysement culinaire, ce n'est
donc pas pour tout de suite. En tout cas, ces moules furent
parmi les meilleures que j'ai pu manger. Parallèlement, nous
apprenons que le propriétaire, Nicolas, est originaire de Bordeaux et qu'il est au Québec depuis douze ans. Très sympathique, il nous indique
plusieurs lieux à visiter et nous donne son téléphone en cas de
besoin.
La Table Ludique avec moules-frites à volonté le jeudi ! |
Avant de passer à la
dernière partie de la journée, petit passage sur le pourboire. En
France, il n'est pas automatique et n'est donné qu'au bon vouloir du
client. Mais au Canada, il est officieusement obligatoire. En effet, les serveurs
sont payés au pourboire, car le service n'est pas compté dans la
note. Une méthode plutôt étrange, alors que le service fait partie
intégrante du métier de serveur. C'est un peu comme si
je n'étais pas payé pour vendre en tant que
libraire. Quoi qu'il en soit, le pourboire correspond à un pourcentage, soit environ 10%
pour un service moyen, 15% pour un bon service (c'est la moyenne) et 20% ou plus pour un
excellent service.
Refermons cette
parenthèse, et revenons à la voiture pour le retour à la location
après avoir récupéré de l'eau, du lait, des céréales et deux ou
trois autres trucs. Attention, les prix sont indiqués sans les
taxes. Encore un drôle de procédé.
Une fois de retour, nous
nous lavons à tour de rôle. C'est plus long que prévu pour
ma part, car je dois déboucher avec une ventouse les toilettes après mon passage. Une première expérience dans la plomberie canadienne
que je tenais à partager avec les potentiels lecteurs de ce texte.
(Oui, on peut dire que j'étais dans la merde.)
La journée s'achève
après quasiment 24 heures sans dormir. Demain, nous allons faire des
courses… Enfin... Du magasinage comme on dit ici.
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