samedi 8 juillet 2017

Jour 2 - Du magasinage sous la pluie

Malgré la pluie, la nuit se passe bien grâce à notre heure du coucher calée sur l'heure canadienne. Le souci, c'est qu'en se couchant relativement tôt (vers 21H), on se lève tôt. Un reste du décalage horaire, qui devrait se réduire dans les jours suivants.

Une fois levés, douchés et un rapide petit-déjeuner avalé, nous nous posons tranquillement, ce qui me permet de commencer mon récit de voyage. Tout comme les fuseaux horaire, l'écriture donne vraiment l'impression de voyager dans le temps. Ça reste toujours moins cool que dans une DeLorean, mais ce sentiment reste grisant. L'écriture est fluide, et je parviens à rédiger un pavé sur une journée peu riche en événements. Ceux qui me connaissent savent que j'ai cette capacité à parler longuement avec peu de choses, et ce, sans trop emmerder mes potentiels lecteurs (ou pas...). J'ai bien réussi à entretenir une mini saga de l'hiver avec une machine à chocolat chaud sur la newsletter de la librairie où je travaille. Des clients m'en parlent encore. La rançon de la gloire et de la fin de mon amour-propre.

Le premier chapitre pondu, nous partons faire les courses grâce aux indications du proprio de La Table Ludique (Les Nicolas sont définitivement des gens adorables, non ?). Au final, hier, nous n'étions pas loin des centres commerciaux. Nous décidons de nous arrêter à l'enseigne IGA. Au fur et à mesure que le caddie se remplit, mon impression de la veille se confirme. J'ai l'étrange sentiment d'être à la fois dans un endroit familier et en plein dépaysement. Les gens parlent français avec l'accent québécois, et la quasi-totalité des indications sont dans la langue de Molière. Pourtant, il y a quelques tournures proprement canadiennes. On va magasiner et non faire les courses. Les gens disent "Allo ! Comment ça va ?" au lieu de "Bonjour !". Dernière chose, certains aliments sont proposés dans des proportions gargantuesques. Les pots de mayonnaise vous fileraient presque le diabète à leur simple vue. Il y a aussi un grand choix de bières, ce qui ravit mon très cher beau-frère. 


De retour au chalet, nous mangeons du poulet rôti. Puis, nous regardons un film de mon enfance sur Netflix durant la digestion : Flubber avec Robin Williams. Première véritable expérience du doublage canadien moins surprenante que ce à quoi je m'attendais. Les acteurs n'ont pas d'accent, mais ils prononcent les mots anglais à l'américaine. De plus, Flubber est traduit ici par Plaxmol, ce qui fait beaucoup moins "Flamby" d'un coup. Un jour, il faudra m'expliquer l'intérêt de remplacer un titre anglais par un autre dans les films.

Vive Flub... Euh... Plaxmol !

Après cette piqûre nostalgique et une rapide promenade dans le coin, direction Sainte-Lucie-des-Laurentides à 5 minutes en voiture, ce qui est l'occasion pour Camille de prendre la voiture. En tant que conductrice additionnelle, il fallait bien qu'elle s'y mette un jour, et je suis étonné qu'elle veuille conduire aussi vite. Certes, je la charrie gentiment à ce sujet, mais c'est sans doute pour cacher mon propre stress. Quoi qu'il en soit, comme elle me dit souvent, plus je stresse et plus elle déstresse. Du coup, elle n'hésite pas en prenant la place du chauffeur, même si je suis peu rassuré.

Avant de poursuivre, tâchons de mettre les choses au clair. Mon souci n'est pas mon manque de confiance envers Camille. Le souci, c'est moi. Je suis de nature stressée (Sans déconner ?) et j'ai peu confiance en moi. J'ai peur de perdre le contrôle, et qu'il y ait le moindre souci. Au final, peu importe que ce soit Camille ou moi qui prenne le volant, j'ai peur qu'il y ait un souci avec la voiture, ce qui pourrait compliquer le voyage. Même chose si c'est moi ou Léopold qui a les clefs du chalet. Je stresse à l'idée de les perdre. Rassurez-vous, cette folie tend à s'estomper au fur et à mesure que je m'habitue à la nouveauté si on peut dire. Ça ne m'empêche pas de toujours autant aimer vérifier 36 fois que la voiture soit fermée, et ce, peu importe celle que je conduis. (Oui, Camille, comme la porte d'entrée de notre appartement.)

Bon, revenons à nos moutames. (Fusion entre un mouton et un hippopotame, mais je n'ai pas le temps de vous expliquer.) Camille s'habitue rapidement à la conduite automatique malgré son peu de pratique depuis l’obtention de son permis. Je suis étonné de son aisance en dépit d'un léger stress à la fin du trajet où elle ne parvient pas immédiatement à se garer. Elle y arrive finalement près du lac de Sainte-Lucie, et nous commençons notre petite balade.

Un peu petit comme lac, non ? :p

Malgré quelques personnes, le village très étalé est désert. On se familiarise avec l'architecture du coin. Les maisons sont comme dans les films avec la fameuse petite terrasse. Pas de boîtes aux lettres avec le petit drapeau rouge comme j'ai pu le voir hier, mais une église en bois me rappelant celle de l'adaptation télévisée du comic book Preacher.

 

On décide de se diriger vers l'ecocentre en pensant qu'il s'agit d'une espèce de centre-ville avec des commerces. Petite devinette. Comment se sentir à la fois con et seul en quelques secondes ? Ben, après plusieurs minutes de marche, on finit par découvrir une simple déchetterie. 

De retour sur nos pas, je contemple à nouveau le cimetière non protégé par des murs où la pelouse domine sans pour autant que les pierres tombales ne soient à l'abandon. Un cimetière en pleine nature en somme. 

Pour le chemin de retour, je reprends la conduite (Mais si, j'ai confiance !), et nous décidons de rester au chalet pour la fin de journée, où nous nous mettons à voir deux films d'animation (Hôtel Transylvania et Megamind) en mangeant une pizza. (Un plat typiquement canadien du côté de l'Italie.)

Le temps du dodo se fait sentir. Il est 21H30, et cette première journée complète au Québec se termine avec une chouette petite découverte des lieux. On en profite aussi pour se détendre en traînant à la location. Je sens que le stress va peu à peu me quitter (Oui, oui, j'y crois !), tout comme ma peau, qui ne cesse pas de peler depuis nos 30 km de Leffrinckoucke à La Panne en passant par la plage. 

Demain, nouvelle journée palpitante !

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