Malgré la pluie, la nuit se passe bien
grâce à notre heure du coucher calée sur l'heure canadienne. Le
souci, c'est qu'en se couchant relativement tôt (vers 21H), on se lève tôt. Un reste du décalage horaire, qui devrait se réduire
dans les jours suivants.
Une fois levés, douchés
et un rapide petit-déjeuner avalé, nous nous posons tranquillement,
ce qui me permet de commencer mon récit de voyage. Tout comme les
fuseaux horaire, l'écriture donne vraiment l'impression de voyager
dans le temps. Ça reste toujours moins cool que dans une
DeLorean, mais ce sentiment reste grisant. L'écriture est fluide, et
je parviens à rédiger un pavé sur une journée peu riche en
événements. Ceux qui me connaissent savent que j'ai cette capacité
à parler longuement avec peu de choses, et ce, sans trop emmerder mes
potentiels lecteurs (ou pas...). J'ai bien réussi à entretenir une mini saga de
l'hiver avec une machine à chocolat chaud sur la newsletter de la
librairie où je travaille. Des clients m'en parlent encore. La rançon de la gloire
et de la fin de mon amour-propre.
Le premier
chapitre pondu, nous partons faire les courses grâce aux indications
du proprio de La Table Ludique (Les Nicolas sont définitivement des gens adorables, non ?). Au final, hier, nous n'étions pas loin des centres
commerciaux. Nous décidons de nous arrêter à l'enseigne IGA.
Au fur et à mesure que le caddie se remplit, mon impression de la
veille se confirme. J'ai l'étrange sentiment d'être à la fois dans
un endroit familier et en plein dépaysement. Les gens parlent français avec l'accent québécois, et la quasi-totalité des indications sont dans la
langue de Molière. Pourtant, il y a quelques tournures proprement
canadiennes. On va magasiner et non faire les courses. Les gens disent
"Allo ! Comment ça va ?" au lieu de "Bonjour !". Dernière chose, certains aliments sont proposés dans des
proportions gargantuesques. Les pots de mayonnaise vous fileraient
presque le diabète à leur simple vue. Il y a aussi un grand choix
de bières, ce qui ravit mon très cher beau-frère.
De retour au chalet, nous
mangeons du poulet rôti. Puis, nous regardons un film de mon enfance sur Netflix durant la digestion : Flubber avec Robin
Williams. Première véritable expérience du doublage canadien moins surprenante que ce à quoi je m'attendais. Les acteurs n'ont pas d'accent, mais ils
prononcent les mots anglais à l'américaine. De plus, Flubber est traduit ici par Plaxmol, ce qui fait beaucoup moins "Flamby" d'un coup. Un jour, il faudra m'expliquer l'intérêt de remplacer un titre anglais par un autre dans les films.
Vive Flub... Euh... Plaxmol ! |
Après cette piqûre
nostalgique et une rapide promenade dans le coin, direction Sainte-Lucie-des-Laurentides à 5 minutes en voiture, ce qui est l'occasion pour
Camille de prendre la voiture. En tant que conductrice additionnelle,
il fallait bien qu'elle s'y mette un jour, et je suis étonné
qu'elle veuille conduire aussi vite. Certes, je la charrie
gentiment à ce sujet, mais c'est sans doute pour cacher mon propre stress. Quoi qu'il en soit, comme elle me dit souvent, plus je stresse et plus elle déstresse. Du
coup, elle n'hésite pas en prenant la place du chauffeur, même si je suis peu rassuré.
Avant de poursuivre,
tâchons de mettre les choses au clair. Mon souci n'est pas mon manque
de confiance envers Camille. Le souci, c'est moi. Je suis de nature
stressée (Sans déconner ?) et j'ai peu confiance en moi. J'ai peur de perdre le
contrôle, et qu'il y ait le moindre souci. Au final, peu importe que ce
soit Camille ou moi qui prenne le volant, j'ai peur qu'il y ait un souci avec
la voiture, ce qui pourrait compliquer le voyage. Même chose si
c'est moi ou Léopold qui a les clefs du chalet. Je stresse à
l'idée de les perdre. Rassurez-vous, cette folie tend à s'estomper
au fur et à mesure que je m'habitue à la nouveauté si on peut dire. Ça ne m'empêche pas de toujours autant aimer vérifier 36 fois que la voiture soit fermée, et ce, peu importe celle que je conduis. (Oui, Camille, comme
la porte d'entrée de notre appartement.)
Bon, revenons à nos
moutames. (Fusion entre un mouton et un hippopotame, mais je n'ai pas le temps de vous expliquer.) Camille s'habitue rapidement à la conduite automatique
malgré son peu de pratique depuis l’obtention de son permis. Je
suis étonné de son aisance en dépit d'un léger stress à la fin du
trajet où elle ne parvient pas immédiatement à se garer. Elle y arrive finalement près du lac de
Sainte-Lucie, et nous commençons notre petite balade.
Un peu petit comme lac, non ? :p |
Malgré
quelques personnes, le village très étalé est désert. On se familiarise avec
l'architecture du coin. Les maisons sont comme dans les films
avec la fameuse petite terrasse. Pas de boîtes aux lettres avec le
petit drapeau rouge comme j'ai pu le voir hier, mais une église en
bois me rappelant celle de l'adaptation télévisée du comic book Preacher.
On décide de se
diriger vers l'ecocentre en pensant qu'il s'agit d'une espèce de
centre-ville avec des commerces. Petite devinette. Comment se sentir à la fois con et seul en quelques secondes ? Ben, après plusieurs minutes de marche,
on finit par découvrir une simple déchetterie.
De retour sur nos pas, je contemple à
nouveau le cimetière non protégé par des murs où la pelouse
domine sans pour autant que les pierres tombales ne soient à l'abandon. Un
cimetière en pleine nature en somme.
Pour le chemin de
retour, je reprends la conduite (Mais si, j'ai confiance !), et nous décidons de rester au chalet
pour la fin de journée, où nous nous mettons à voir deux films
d'animation (Hôtel Transylvania et Megamind) en mangeant une pizza. (Un plat typiquement
canadien du côté de l'Italie.)
Le temps du dodo se fait
sentir. Il est 21H30, et cette première journée complète au
Québec se termine avec une chouette petite découverte des lieux.
On en profite aussi pour se détendre en
traînant à la location. Je sens que le stress va peu à peu me quitter (Oui, oui, j'y crois !), tout comme
ma peau, qui ne cesse pas de peler depuis nos 30 km de
Leffrinckoucke à La Panne en passant par la plage.
Demain, nouvelle journée palpitante !
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