mercredi 19 juillet 2017

Jour 13 - Des comics, des comics partout !

En tant que libraire spécialisé en bande dessinée, j'aime tout ce qui touche de près ou de loin au neuvième art. Le comic book est le genre avec lequel j'ai le plus d'atomes crochus. Forcément, en étant non loin des États-Unis, j'espère trouver des comics shops. Au cours de mes recherches, je repère trois boutiques proches de chez nous, et la journée d'aujourd'hui est justement consacrée à leur visite.

Après un trajet en métro et un peu de marche, nous arrivons rue Sainte-Catherine, un endroit particulièrement fréquenté à Montréal. Je suis assez impatient de découvrir des comics shops authentiques, mais la première adresse me refroidit dès la vitrine. Elle est délabrée, des plantes sont desséchées, certains comics semblent y être depuis des années, etc. En entrant, ce n'est pas non plus la joie. Un seul coin est véritablement dédié aux comics, tandis que le reste est constitué de romans d'occasion, dont pas mal de bouquins érotiques. Je jette un coup d’œil aux nouveautés comics. Rien n'y fait, je reste circonspect face à ce lieu. L'odeur de renfermé n'aide pas à se sentir à l'aise. Je ne jugerai pas le personnel, qui est peut-être qualifié. Peu importe, l'endroit ne mérite pas qu'on retienne son nom.

Dépité, je retrouve l'espoir en dénichant Capitaine Québec qu'on a failli rater de peu. Il faut dire que la vitrine est très petite, car la librairie est au sous-sol d'une autre enseigne. 

Le reflet, l'ennemi de la vitrine.

En y descendant, j'ai la banane. Tout en profondeur, le comic shop renferme ce que les amateurs de comics adorent : figurines, comics anciens, les dernières sorties et autres goodies de la pop culture. En somme, le bonheur est à portée de doigts. Je fais plusieurs fois le tour et je veux éplucher le moindre rayon. Je me retiens cependant pour épargner mes compagnons de voyage. 


Camille m'offre des comics que j'hésite à prendre. (C'est un amour.) J'en profite pour en acheter un autre. C'est un numéro spécial de Lobo, où le mercenaire extraterrestre va botter le cul du Père Noël. La couverture m'a marqué à l'époque, et j'avais beaucoup aimé le court-métrage réalisé à partir de ce récit. (Disponible sur Youtube pour les curieux.)


Une fois sortis, je suis aux anges, et nous allons manger dans un barbecue coréen, Seoul Chako, pour le déjeuner. Il propose un menu à volonté. Il suffit de noter sur une fiche les aliments souhaités, qui nous sont ensuite amenés. Il ne reste plus qu'à les cuire comme on le souhaite. C'est un délice. On se remplit la panse sans laisser une miette. Tant mieux, puisque le gâchis est réprimandé par des dollars supplémentaires au moment de régler l'addition. 


Le repas terminé, on part à la recherche d'une dernière boutique de comics, à savoir 1,000,000 Comix. Nous sommes accueillis par un vendeur à chapeau un brin austère. Cela semble être une coutume des comics shops canadiens. Les vendeurs paraissent plutôt grincheux, et on manque de les réveiller dans leur cave. Ce n'est pas grave, celui-ci n'a pas l'air méchant. La particularité de son magasin est de proposer des bacs entiers avec des packs de comics. Ils regroupent des récits ou des arc narratifs complets. Idéal pour compléter rapidement sa collection.


Parlant anglais comme une vache espagnole ayant immigré en Belgique (c'est à ce point-là, demandez à mon chef), je ne veux pas de packs. Je souhaite simplement prendre quelques comics dont la couverture me plaît et sur des licences qui ont une signification pour moi. Je prends une dose de Power Rangers et de Supers Nanas. Certes, ce ne sont pas les titres les plus ambitieux en terme narratif. Que voulez-vous, la fibre nostalgique est forte. J'y ajoute un numéro de Casper.

Avant de partir, Camille me fait remarquer que le numéro 0 de Ducktales est sur les étagères. Connu par chez nous sous le nom de La Bande à Picsou, ce dessin animé a fait mon bonheur (au même titre que Tic et Tac, les rangers du risque et Myster Mask) lorsque je regardais le Club Dorothée dans les années 90. En août, un reboot de la série va être diffusé. Que ce soit le design plus simpliste qu'à l'époque ou le casting vocal, tout me fait envie dans cette relance. Alors, nécessairement, je veux les deux couvertures du numéro 0 de la licence remise au goût du jour par pur plaisir coupable. Hélas, le vendeur nous précise que l'endroit où elles se trouvent sont les nouveautés de demain et que nous ne pouvons pas les prendre. Nooooo ! (En mode Luke Skylwalker.)

Le cœur lourd, je les redépose. (C'est fou comment j'arrive à mettre de la dramaturgie dans ce récit, non ?) Mais quelques secondes après que nous soyons sortis, Léopold et Camille me disent d'y retourner pour demander au vendeur de me les réserver. (Ils ont de la peine pour moi.) Après tout, nous sommes à Montréal pour quelques jours, et je pourrai par conséquent revenir à la boutique sans souci demain. Léopold demande donc au libraire, qui parle très peu français, si on peut les mettre de côté. Il accepte sans sourciller. Le gamin en moi est ravi et veut faire un câlin à son beau-frère. Malheureusement, il refuse.

La suite de la journée se résume par une visite des environs de la rue Sainte-Catherine. Le fait notable est la librairie Indigo, la porte des enfers pour nos économies. Camille et Léopold craquent sur plusieurs ouvrages. Je fus également pris au piège à la caisse avec Camille. Nous flashons sur plusieurs petites boîtes à 12 dollars environ. J'ai été faible sur une bague du Power Rangers rouge. (Oui, c'est une petite merdouille, mais elle est trop classe.)

Ne me jugez pas !
J'acquiers aussi un sympathique un petit arbre de Noël de Charlie Brown apparu dans Snoopy. Quant à Camille, elle achète une figurine de Doctor Who (un adipose pour les connaisseurs), et je lui offre un diffuseur à thé en forme de livre.

Quel bande de geeks, non ? Croyez-moi, ça risque de n'être qu'un début. Montréal est prêt à avoir notre peau.

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